POUR UNE LARME D'APHRODITE
Je suis née sauvage
Petite pierre voyageuse
Dans une mer de sable.
Happée d'aventure
Dans des tissus de nacre
Je me suis ourdie doucement
Dans les tréfonds de replis silencieux.
Je savais que j'étais vierge et solitaire.
Je ne savais pas que j'étais belle.
Je l'ai appris
Dans ses yeux
Éclatés de lumière,
Dans le miroir de sa peau
De nacre transparence
Dans son teint d'opale poudrée
aux lèvres roses et tendres.
Quelques-unes de mes sœurs pendaient à ses oreilles.
D'autres ondulaient sur sa gorge
Dans des lacets de soie.
… ha ! Ils vont me transpercer !!!
Au secours !
Jetez-moi dans les gouffres obscurs,
Dans des plis de tempêtes
Au fond de lacs perdus... !
Les effluves de ses mains me firent perdre la tête.
Devenir parure ?!
Moi humble pierraille… !
Qui suis-je ? Où suis-je ?
... Sertie d'or ou d'argent ?!...
Mais que disent-ils ?
Je sais qu'elle va m'aimer
Je ne serais plus seule
Façonnée par l'homme
Par amour de la femme.
Je sais qu'elle va m'aimer...